1001 vies offre de la visibilité aux sans-abris
Vous avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux de Bonpied des portraits de sans-abris. Certains d’entre eux sont magnifiquement réalisés par Rolando et Raphaëla de 1001 vies. Ils racontent avec humanité certains des 1001 parcours qui mènent à la rue.
Quelle est l’origine du projet 1001 vies ?
Le projet « 1001 vies » est né d’une rencontre. Rolando est photographe, moi (Raphaëla) j’écris. Notre point commun ? Nous sommes tous les deux bénévoles aux Restos du cœur depuis quatre ans. Le hasard a voulu qu’en fin d’année il y a deux ans, nous décidions tous deux de nous engager encore plus dans le fonctionnement des distributions. Nous sommes devenus responsables de la distribution du lundi soir à Gare de l’est, l’un des plus grands sites de Paris et de France. Nous y servons environ deux cent cinquante personnes chaque lundi, plus de trois cents depuis la Covid…Un constat s’est imposé à nous au fil du temps : la chaleur d’une bonne conversation vaut autant que la chaleur d’une bonne soupe. En effet, la plupart des gens que nous accueillons ne viennent pas que pour le repas. Ils viennent pour voir du monde, discuter entre eux et avec nous. Les distributions sont pour nous l’occasion de tisser un lien avec ces personnalités si diverses, aux parcours souvent si difficiles. La crise actuelle a encore renforcé ce besoin de lien et c’est à l’issue de la première vague que Rolando et moi avons commencé à imaginer le projet 1001 vies.
En quoi consiste le projet 1001 vies ?
Parce qu’aussi durs que soient parfois ces « contes de la rue », il faut les entendre et surtout, ne pas oublier. Nos témoignages proviennent d’habitués de nos distributions qui nous font confiance, mais aussi de personnes que nous croisons au gré de nos maraudes. Le commentaire qui revient le plus souvent à la fin de nos interviews : « merci de m’avoir écouté ». En France, on ne meurt pas de faim, mais on peut mourir d’indifférence. Casser le mur invisible que nous avons dressé avec les gens de la rue, c’est la vocation de 1001 vies. Raconter les 1001 visages de la précarité du pays dans lequel nous vivons. Notre volonté est de pousser nos concitoyens à ne serait-ce que dire « bonjour » à ceux qui sont dans la rue et pourquoi pas, à entamer une conversation avec eux. Drôles, touchants, parfois en colère, l’idée c’est de les faire parler de leur situation, sans oublier qu’ils ne sont PAS leur situation.
Au début, nous souhaitions nous positionner uniquement comme des observateurs de cette pauvreté mais aussi comme relai d’information sur les initiatives solidaires et sur toutes les infos qui touchent à la précarité (surtout via notre compte Instagram @1001_vies), mais devant la prise de conscience déclenchée par nos portraits et le nombre croissants d’offres de dons, nous avons décidé de créer l’association 1001 vies. Cette association servira non seulement à collecter les dons de particuliers et d’entreprises, mais aussi à nous donner plus de temps à Rolando et à moi pour développer les différents projets que nous imaginons, parmi lesquels l’édition d’un livre de portraits et une exposition photo.
© Rolando Quintas
Comment le lecteur peut s'impliquer et soutenir votre action ?
Nous ne cherchons pas à proprement parler des bénévoles, mais plutôt des « ambassadeurs ». Tout le monde a malheureusement autour de soi quelqu’un en grande difficulté qui a besoin d’une oreille attentive. Soyez un trait d’union, nous serons leurs porte-paroles. Pour que les 1001 vies des personnes dans la rue ne soient pas oubliées, redonnons-leur l’importance qu’elles méritent.
© Rolando Quintas
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